L’accélération de la vague de la mondialisation au sein des Economies à Développement rapide. (RDE : Rapidly developing Economy)
Après la mode des gazelles, de l’entreprise agile, voici peut-être venu le temps de l’entreprise reptilienne : elle bouge vite et bien, s’adapte aux conditions locales, se déplace vers d’autres centres que le sien. Chaque année elle mue et se tient prête à affronter de nouveaux défis.
De France, nous entendons peu parler des avancées de ces pays à développement rapide lorsqu’ils se développent vers d’autres pays similaires*. Certes, quelques articles concernant la tentative d'ArcelorMittal de prendre le contrôle du chinois Laiwu sont bien paru, mais plus pour la présence française d'Arcelor. Les développements du groupe Lafargue ne peuvent nous échapper. Mais qui a entendu parler de Chery automobile ou de Femsa?
Le rapport interpelle les grands leaders industriels en tant que destinataires de ce rapport. En effet, les grands leaders de l’industrie, s’ils investissent dans les entreprises de ces RDE, ne regardent peut-être pas encore assez du côté de ces entreprises qui développent des liens entre elles et deviennent ou deviendront des partenaires à part entière de ces grands leaders.
Le rapport de 2006 rappelait que ces entreprises ont à se développer dans un environnement difficile ce qui leur donne une expérience particulière qu’elles sont à même de réutiliser au moment où elles décident de s’implanter dans un autre RDE dont l’environnement est similaire. Ces entreprises auront probablement développé leur capacité à innover rapidement et à prendre des décisions sans délai, ce qui caractérise peu souvent les entreprises occidentales.
Parallèlement, de nombreuses MNC s’installant dans les RDE, ces derniers y apprennent les techniques de management et de développement des occidentaux.
Les RDE mentionnées dans ce rapport seront les futurs challengers auxquels les grands leaders de l’industrie auront affaire : en tant que concurrents, clients, ou candidats pour devenir des partenaires dans des fusions ou des acquisitions.
De manière générale, les RDE ont pris de l’importance à un rythme accéléré. Les 14 pays du BCG 100 sont :
Argentine (1 entreprise), Brésil (13), Chili (1), Chine, (41), Egypte (1), Hongrie (1), Inde (20), Indonésie (1), Malaisie (2), Mexique (7), Pologne (1), Russie (6), Thaïlande (2) et Turquie (3).
Le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine = 13+6+20+41) représente 80 entreprises du classement.
Le Mexique est juste devant la Russie avec 7 entreprises.
Le rapport de 2006 listait seulement 10 pays : Chine (41 +Hong Kong 3), Inde (21), Thaïlande (2), Brésil 12, Russie 7, Mexique 6, Turquie 4, Malaisie 2, Egypte 1, Indonésie 1
Asie : 70%
Amérique latine : 18%
12 entreprises pour l’Egypte, la Russie et la Turquie.
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2006
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2007
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Chine
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Asie
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44
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41
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Thaïlande
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Asie
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2
|
2
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Malaisie
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Asie
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|
2
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Indonésie
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Asie
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1
|
1
|
Inde
|
Inde
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21
|
20
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Mexique
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Amérique latine
|
6
|
7
|
Chili
|
Amérique latine
|
|
1
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Brésil
|
Amérique latine
|
12
|
13
|
Argentine
|
Amérique latine
|
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1
|
Egypte
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Moyen Orient
|
1
|
1
|
Turquie
|
Moyen Orient
|
4
|
3
|
Hongrie
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Europe
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|
1
|
Pologne
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Europe
|
|
1
|
Russie
|
Europe
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7
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6
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Depuis 2000, leur part dans le PIB international a augmenté de 4% passant de 13.4% à 17.3. En outre, ils commandent une partie en augmentation du commerce mondial. En 2006, la Chine a pris la place des USA en tant que deuxième exportateur mondial, derrière l’Allemagne. En 2008, la Chine pourrait prendre la première place.
Beaucoup des RDE développent des liens économiques plus proches entre elles. Par exemple, le commerce entre la Chine et l’Indonésie a augmenté de 38% en 2006. L’assortiment des biens de ces échanges commerciaux inclue de plus en plus des biens de haute valeur ajoutée tels que des produits de télécommunication ou des services IT. Le taux de IDE dans ces pays augmente également de façon significative.
QUI SONT-ILS ?
Sur les 100 groupes listés, 83 étaient déjà cités l’année dernière. 17 nouveaux challengers ont été introduits : dont notamment 5 d’Amérique latine, 8 de Chine. Ces nouveaux challengers sont des acteurs locaux majeurs et aussi sur la scène internationale.
Voir dans le rapport : page 8 : la liste des 100 entreprises retenues (pays et domaine d’activité)
Pages 7 et 9 et 10 : la description des 17 nouveaux.
En tête de classement, la Chine, puis l’Inde, le Brésil, le Mexique et la Russie.
Les industries représentées sont très variables et certaines entreprises sont de véritables conglomérats dont les activités sont très largement supérieures à celle indiquée dans le rapport.
En cela la situation n’a pas changé depuis le rapport de 2006 :
POURQUOI SE "MONDIALISENT"-ELLES ?
Le rapport ne constate pas vraiment de changement depuis 2006. C’est le désir de se développer qui est le moteur de cette mondialisation. Ces entreprises ont réalisé que la croissance interne ne suffisait pas à leur assurer la longévité. La croissance externe est nécessaire pour se mesurer aux autres acteurs de la mondialisation. Peuvent réaliser des marges supérieures et augmenter leurs revenus.
Le rapport ne constate pas vraiment de changement depuis 2006. C’est le désir de se développer qui est le moteur de cette mondialisation. Ces entreprises ont réalisé que la croissance interne ne suffisait pas à leur assurer la longévité. La croissance externe est nécessaire pour se mesurer aux autres acteurs de la mondialisation. Peuvent réaliser des marges supérieures et augmenter leurs revenus.
Beaucoup de ces entreprises ont indiqué d’autres motifs outre celui de s’accroître notamment développer des compétences complémentaires.
Pour les 10 challengers dont les efforts de globalisation ne procèdent pas essentiellement de la quête pure de croissance, l’impulsion vient d’un besoin urgent de sécuriser un accès à long terme aux ressources naturelles. Ils sont donc moins globaux en termes de revenus, mais plus en termes d’achats et de patterns d’investissements.
COMMENT SE "MONDIALISENT"-ELLES ?
Le BCG a identifié en 2006 6 modèles de globalisation : à lire dans les rapports de 2006 et 2007.
Il est très intéressant de lire les deux rapports (2006 et 2007) car ils se complètent vraiment :
* voir les cartes parues dans le dernier Ramses 2008 qui montrent les échanges économiques entre l’Amérique latine et la Chine et l’Inde (p. 366 et 367)
Françoise Menou
Françoise Menou
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